À Monaco, le port de la ceinture de sécurité n'est toujours pas obligatoire. Une exception qui refait surface suite à un nouveau projet de loi sur la sécurité routière. Quatre élues sont montées au créneau pour réclamer son obligation, estimant les risques bien réels, même avec une limitation à 50 km/h. Le débat entre tradition et sécurité est donc relancé.
L'exception monégasque : rouler sans ceinture
Dans la Principauté, connue pour sa densité de supercars, le port de la ceinture de sécurité est facultatif. Cette spécificité, souvent perçue comme un anachronisme par les visiteurs, repose sur l'argument de la limitation de vitesse générale à 50 km/h. Pourtant, cette règle est de plus en plus contestée. Le sujet est revenu sur la table lors des débats sur un nouveau projet de loi visant à renforcer la sécurité routière. Bien que la majorité du Conseil national semble camper sur la position traditionnelle, des voix s'élèvent pour dénoncer une situation qui ne correspondrait plus à la réalité de la circulation actuelle.
La sécurité routière divise le Conseil national
Quatre élues ont profité des débats pour exprimer leur désaccord, intervenant à titre personnel contre la ligne majoritaire. Mathilde Leclerc estime que Monacone pourra pas faire l’économie d’un futur débat sur le sujet. Nathalie Amoratti-Blanc rappelle qu'il s'agit d'un dispositif validé et vérifié pour son efficacité dans quasiment tous les pays du monde. Christine Pasquier-Ciulla suggère de l'imposer au moins le soir, où les risques liés à l'alcool augmentent. Jade Aureglia souligne que même à 50 km/h, nous avons des routes qui incitent à la vitesse. Des prises de position minoritaires, comme l'a rappelé le président Thomas Brezzo, mais qui rouvrent le dossier.
Les experts alertent sur les risques
La Prévention routière monégasque, par la voix de son président Patrick Rinaldi, qualifie cette absence d'obligation d'erreur monumentale. Il insiste sur le fait que même à basse vitesse, un choc peut être fatal et dénonce les mauvaises habitudes prises. Rinaldi pointe également un manque de contrôles de vitesse et d'alcoolémie, rappelant que six personnes ont perdu la vie sur les routes locales en 2023. Des études scientifiques confirment que le port de la ceinture réduit drastiquement les blessures graves, même lors de collisions à vitesse modérée.
Qui se souvient de cet ado qui avait retourné sa Citroën Ami dans les rues de Monaco ?
On en dit quoi ?
L'exception monégasque sur la ceinture de sécurité ressemble à une relique. L'argument de la limitation à 50 km/h est faible : un choc frontal à cette vitesse sans être retenu équivaut à une chute de dix mètres. Dans un territoire où les accélérations peuvent être foudroyantes vu le parc automobile, se passer du principal équipement de sécurité passive semble quelque peu indéfendable. La position majoritaire du Conseil national, défendant une petite liberté locale, paraît déconnectée des réalités physiques et des standards mondiaux de sécurité. Le débat ne porte pas sur le plaisir de conduire, mais sur la prévention de blessures graves ou mortelles parfaitement évitables. La question est de savoir combien de temps cette "tradition" résistera à la pression des faits. Vous en pensez quoi vous ?