Le patron de Tesla et SpaceX a accepté de verser une somme confidentielle pour mettre fin au bras de fer judiciaire qui l’opposait à quatre ex-dirigeants de Twitter, licenciés le jour même du rachat du réseau social en 2022.
Un licenciement expédié manu militari
Le 27 octobre 2022, Elon Musk finalisait l’acquisition de Twitter pour 44 milliards de dollars. Dans la foulée, il remerciait sans délai plusieurs figures de la direction : le CEO Parag Agrawal, le directeur financier Ned Segal, ainsi que Vijaya Gadde et Sean Edgett, responsables juridiques. Officiellement, il les avait accusés de négligence grave et de faute intentionnelle.
Mais pour les intéressés, la version est différente : c'était un licenciement abusif, destiné à les priver de stock-options d’une valeur totale de 200 millions de dollars qui auraient du être débloquées dès le lendemain de la transaction. Estimant leur éviction injustifiée et les griefs inventés a posteriori, ils avaient saisi en mars 2024 la justice fédérale de San Francisco pour réclamer 128 millions de dollars de compensation.
Un accord provisoire pour éviter le procès
Mercredi, un document judiciaire a confirmé qu’un accord provisoire avait été trouvé entre Elon Musk et les quatre anciens dirigeants. Le montant exact de l’arrangement n’a pas été dévoilé. Si certaines conditions ne sont pas respectées, le dossier pourrait toutefois être présenté à l’audience prévue le 31 octobre.
Ce règlement à l’amiable permet à l'homme le plus riche du monde, d’éviter un procès embarrassant. Car au-delà des millions en jeu, le dossier mettait en lumière les méthodes brutales qui ont marqué son arrivée à la tête de l’ex-Twitter.
Une série de contentieux autour du rachat
L’affaire n’est pas isolée. Depuis 2022, X a été visé par une avalanche de plaintes. Licenciements massifs (près des deux tiers des effectifs), rupture de contrats avec des sous-traitants, litiges avec d’anciens employés… Fin août, Elon Musk avait déjà accepté de mettre un terme à une action collective regroupant des milliers d’ex-salariés réclamant des indemnités de départ.
Ces tensions juridiques illustrent les turbulences de la transition de Twitter à X, alors même que Elon Musk tente encore aujourd’hui de repositionner la plateforme au cœur de son empire technologique, en la liant à xAI et en misant sur l’IA générative.
S'il s’offre un répit judiciaire avec cet accord, les incertitudes demeurent pour X. La transformation radicale du réseau social n’a pas effacé les dettes financières ni les contentieux hérités du rachat. Et chaque nouvel arbitrage judiciaire rappelle que la stratégie expéditive du milliardaire en 2022 continue de produire ses effets trois ans plus tard.