Après plusieurs mois d’affrontement verbal, Apple et la Commission européenne seraient sur le point de trouver un terrain d’entente autour du Digital Markets Act. Selon le Financial Times, les discussions seraient entrées dans leur phase finale, laissant espérer une sortie de crise après les amendes record infligées au printemps dernier.
Petit rappel du DMA
Adopté en 2022 et pleinement appliqué depuis mars 2024, le DMA désigne comme gatekeepers les géants du numérique jugés suffisamment puissants pour verrouiller la concurrence. Apple en fait partie, notamment en raison de son contrôle sur la distribution des applications iPhone via l’App Store.
Sous pression, la firme a déjà ouvert iOS aux app stores alternatifs, un bouleversement historique de son modèle économique. Mais les tensions persistent, en particulier sur la question du Core Technology Fee, la redevance imposée aux développeurs qui choisissent ces canaux tiers.
Depuis un an, Apple et Bruxelles s’affrontent par communiqués interposés. La firme dénonce un texte qui ne s’applique qu’à Apple, alors que Samsung domine le marché européen du smartphone et que les constructeurs chinois progressent rapidement. Selon elle, l’Union européenne pénalise l’innovation au lieu de la récompenser.
La Commission, de son côté, accuse Apple de freiner volontairement la mise en œuvre du DMA. Apple a contesté chaque détail depuis l’entrée en vigueur de la loi, affirmait récemment un responsable, dénonçant une stratégie visant à protéger ses marges plutôt qu’à respecter l’esprit du texte.
Un accord discret en coulisses
Mais, derrière cette opposition frontale, les négociations avancent. Après tout, Tim Cook est un fin stratège ! D’après des sources proches du dossier, Apple et Meta seraient en passe de conclure un accord global avec Bruxelles pour ajuster certaines pratiques. L’objectif est d’éviter de nouvelles sanctions, après les 700 millions d’euros d’amendes infligées en avril.
Si Apple a déjà rempli l’obligation d’ouvrir son écosystème, le point d’achoppement reste l’égalité de traitement des développeurs. Bruxelles veut s’assurer que ceux qui passent par des boutiques tierces ne soient pas désavantagés par rapport à l’App Store officiel.
Même si on ne sait pas grande chose, Cupertino devrait sans doute concéder de nouveaux ajustements, tout en préservant une partie de son modèle. Mais ce compromis sera perçu comme une véritable victoire pour les développeurs — surtout — les consommateurs européens qui sont privés de la plus grande partie des nouveautés ces dernières années ou qui les découvrent avec plusieurs mois de retard (Apple Intelligence, Recopie d'iPhone ou la traduction en directe des AirPods...)