L'entreprise logistique chinoise Gofo Express s'installe discrètement en France avec ses propres infrastructures. Une stratégie d'internalisation qui commence à faire mal aux volumes de La Poste, en particulier sur les colis en provenance de Chine.
Un réseau déjà bien implanté sur le territoire
Gofo Express n'est pas un nouveau venu dans la logistique internationale. L'entreprise américano-chinoise a racheté CIRRO Parcel en août 2025, la branche européenne du groupe CIRRO qui opérait déjà en France, aux Pays-Bas et en Italie. Depuis, les deux entités fonctionnent sous une seule marque : Gofo. En France, le groupe dispose d'un centre de tri de 10 000 m2 en Île-de-France et exploite 12 hubs répartis sur l'ensemble du territoire. L'entreprise recrute activement et couvre désormais plus de 10 000 codes postaux, avec un système de routage intelligent et de suivi en temps réel.
La Poste perd du terrain sur les colis chinois
Le modèle de Gofo repose sur une internalisation complète de la chaîne logistique. Plutôt que de confier leurs colis à des prestataires comme Colissimo ou Chronopost, les géants du e-commerce chinois préfèrent désormais piloter leur propre réseau.
Résultat : les colis chinois transitant par La Poste ont chuté de 18% en un an. Leur part de marché est passée de 22% à 20%, désormais au coude-à-coude avec Amazon. Shein, Temu et AliExpress gèrent aujourd'hui leurs propres expéditions internationales, contournant les opérateurs historiques pour gagner en rapidité et réduire leurs coûts.
Une concurrence qui s'intensifie
Gofo n'est pas le seul acteur chinois à s'intéresser au marché français. JD Logistics, soutenu par JD.com et futur actionnaire de Fnac-Darty, fait également partie des nouveaux entrants. Ces plateformes profitent des contraintes réglementaires américaines pour renforcer leur présence en Europe, où la régulation avance plus lentement. De son côté, La Poste reste mobilisée : le groupe prévoit de livrer 180 millions de colis avant fin décembre, avec des pics atteignant 5 000 colis par minute. Pour tenir le rythme, plus de 6 000 intérimaires ont été recrutés.
On en dit quoi ?
On voit bien que le marché de la livraison est en train de se recomposer sous nos yeux. Les géants chinois du e-commerce ne veulent plus dépendre des opérateurs traditionnels et construisent leur propre infrastructure, exactement comme Amazon l'a fait avant eux. Pour La Poste, c'est un signal d'alerte : si les volumes chinois continuent de fondre, le modèle économique pourrait être fragilisé à terme. Par contre, pour les consommateurs, cette concurrence pourrait se traduire par des livraisons plus rapides et moins chères. Reste la question de la souveraineté logistique et de l'équité fiscale, des sujets qui risquent de revenir sur la table très vite.
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