Nouveau coup dur sur TikTok et son algorithme controversé. L’Assemblée nationale devrait donner son feu vert aujourd'hui ou demain à la création d’une commission d’enquête dédiée aux effets psychologiques du réseau social sur les enfants et les adolescents. Portée par la députée Laure Miller, cette initiative vise à analyser le fonctionnement opaque de la plateforme et ses conséquences sur la santé mentale des jeunes.
TikTok enferme-t-il les jeunes dans des bulles toxiques ?
L’objectif de cette commission est clair : évaluer l’impact du réseau social sur le bien-être psychologique des mineurs. Plusieurs questions préoccupent les parlementaires, notamment sur la mise en avant de vidéos liées au suicide et à l’automutilation, ou encore de l'amplification de contenus hypersexualisés qui faussent la perception du corps chez les adolescents. Au delà, beaucoup s'interrogent sur le fameux algorithme ! Crée-t-il des filtres qui enferment les jeunes dans une spirale d’addiction ?
Selon une étude mondiale menée par Qustodio en 2022, les mineurs passent en moyenne 1h47 par jour sur TikTok. Pire encore, malgré l’interdiction théorique d’inscription pour les moins de 13 ans, près d’un enfant sur deux âgé de 11-12 ans serait déjà actif sur la plateforme, selon l’Arcom.
La commission d’enquête serait composée de trente députés et disposerait de six mois pour scruter les rouages de l’application. Si le fonctionnement de l’algorithme sera évidemment au cœur des débats, l’accent sera mis sur les répercussions concrètes sur les pensées et comportements suicidaires chez les plus jeunes.
TikTok, de son côté, tente d’apaiser les tensions. Mardi, la plateforme a annoncé le déploiement dans l’UE d’une nouvelle fonctionnalité permettant aux parents de limiter le temps d’écran des adolescents. Mais certains estiment qu'il s'agit d'une mesure de façade pour noyer le poisson !
Selon un porte parole, les thématiques visées par la commission d’enquête ne sont pas uniques à TikTok. Il met en avant ses 500 modérateurs francophones et ses 6 000 modérateurs européens, ce qui serait plus que toutes les autres plateformes réunies. Pour autant, aucun d'entre eux ne se trouverait sur le sol français.
Mais pour Laure Miller, il ne suffira pas de se fier aux belles promesses du groupe chinois. L’objectif est de vérifier si ces mesures sont réellement efficaces ou si elles ne sont qu’une espèce de coquille vide.
