C’est un vote hors norme, même pour Tesla. Ce jeudi 6 novembre 2025, les actionnaires du constructeur américain doivent se prononcer sur un plan de rémunération record, qui pourrait transformer Elon Musk en premier trillionaire de la planète.
En effet, le conseil d’administration leur demande d’approuver un package de rémunération d’une ampleur inédite, estimé à 1 000 milliards de dollars sur dix ans. En contrepartie, Elon Musk devrait transformer Tesla grâce à ses robotaxis et ses robots humanoïdes Optimus — ou ne rien obtenir s’il échoue. Un pari colossal, qui interroge sur la dépendance du constructeur à son emblématique dirigeant.
Un deal d'enfer !
Selon Reuters, le plan repose sur une série d’objectifs industriels et financiers : la production d’un million de robotaxis et d’un million de robots humanoïdes, ainsi qu’une hausse de la valorisation de Tesla de plusieurs trillions de dollars. Chaque étape franchie libérerait des dizaines de milliards de dollars en actions pour Musk, faisant passer sa participation actuelle d’environ 15 % à près de 25 % du capital.
Mais dans les faits, même sans atteindre la totalité des objectifs, Elon Musk pourrait toucher entre 26 et 50 milliards de dollars, selon les même calculs de Reuters. Certains analystes soulignent que plusieurs critères sont formulés en termes si vagues qu’ils pourraient être considérés comme atteints sans réelle croissance des profits.
Un vote sous haute tension
Le vote de cette semaine intervient alors qu’une cour du Delaware a annulé l’an dernier le précédent plan de 50 milliards de dollars, estimant qu'Elon Musk exerçait une influence excessive sur son conseil d’administration. Depuis, le CEO de Tesla a fait voter le transfert du siège social de l’entreprise au Texas, où la législation est plus favorable aux dirigeants.
Contrairement au scrutin de 2024, Elon Musk pourra cette fois voter ses propres actions, rendant le rejet du plan improbable. Tesla mène d’ailleurs une campagne active auprès de ses investisseurs, notamment via le réseau X, pour les convaincre qu’un refus pourrait entraîner le départ du patron charismatique.
Et la suite ?
Malgré la controverse, beaucoup d’investisseurs restent convaincus que Tesla ne peut pas se passer d'Elon Musk. Son aura, sa capacité à mobiliser les marchés et à façonner la narration autour de l’entreprise restent les principaux moteurs du titre. D’autres, en revanche, dénoncent une gouvernance où il n’existe plus de distance entre le conseil et son CEO, selon Stephen Diamond, professeur à l’université Santa Clara.
Quoi qu’il en soit, le résultat du vote dépassera le simple enjeu financier. Il dira si Tesla reste un pari industriel sur la voiture autonome et la robotique ou un culte autour d’un seul homme, prêt à tout pour repousser les limites du capitalisme moderne.
