Comme on pouvait le craindre, Ubisoft traverse une période vraiment compliquée. Son chiffre d’affaires a chuté de 47,5 % au troisième trimestre de son exercice décalé, atteignant 318,1 millions d’euros. L’éditeur espère toutefois un rebond grâce à la sortie imminente de Assassin’s Creed Shadows, prévu pour le 20 mars.
Un troisième trimestre en forte baisse
Le géant français du jeu vidéo fait face à une baisse significative de ses revenus, notamment en raison du report d’Assassin’s Creed Shadows, qui était initialement attendu le 15 novembre, mais aussi des ventes décevantes de Star Wars Outlaws pendant la période des fêtes. Après avoir annoncé envisager un montant de 380 millions d'euros en octobre, le groupe a diminué ce chiffre à 300 millions d'euros en janvier dernier.
En effet, les réservations nettes (ndlr : c'est un indice de référence du groupe qui désigne les ventes hors revenus différés) ont reculé de 51,8 %, atteignant 301,8 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année fiscale, le chiffre d’affaires global du groupe a chuté de 31,4 %, tandis que les réservations nettes ont diminué de 34,8 %. La situation est d’autant plus tendue qu’Ubisoft a également été impacté par la grève nationale du secteur du jeu vidéo, qui s’est tenue ce 13 février en France et à l’étranger.
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Un pari sur Assassin’s Creed Shadows
Pour inverser la tendance, Ubisoft mise sur Assassin’s Creed Shadows, un nouvel opus très attendu de sa franchise phare. L’éditeur affirme que les précommandes sont solides, et qu'elles affichent une bonne dynamique, à un niveau comparable à celles d’Assassin’s Creed Odyssey, deuxième plus grand succès de la saga.
L’éditeur compte également sur le contenu additionnel de Rainbow Six Siege, l’un de ses jeux en ligne les plus populaires, pour soutenir ses revenus au cours du prochain exercice fiscal. Par ailleurs, le directeur financier Frédérick Duguet a annoncé qu’Ubisoft prévoit de sortir du contenu Assassin’s Creed chaque année, confirmant ainsi une stratégie de long terme autour de sa franchise phare.
Des mesures de réduction des coûts et des fermetures de studios
Face à ces difficultés, Ubisoft poursuit malheureusement son plan de réduction des coûts, qui devrait dépasser les 200 millions d’euros prévus initialement. L’entreprise a déjà fermé plusieurs studios aux États-Unis, au Japon et au Royaume-Uni, et a annulé son jeu de tir en ligne XDefiant, jugé insuffisamment populaire.
Dans un contexte de rumeurs de rachat, Ubisoft a confirmé en janvier explorer plusieurs options stratégiques. Si aucun détail supplémentaire n’a été communiqué, l’avenir de l’éditeur reste incertain, alors que de grands groupes du secteur pourraient être tentés de s’emparer de cette marque historique du jeu vidéo.